lundi 1 mai 2017

De l'Histoire d'Enorhim - première partie - De la Conquête aux premiers moines

Illustration de Neith - tous droits réservés -

ARDRI : les guerriers d'Enorhim

De la Conquête aux premiers moines.

Les légendes racontent que, dans des temps immémoriaux, Enorhim était peuplée de créatures surnaturelles, les Uilebeasts, qui se partageaient les vertes plaines, les profondes forêts, les hautes collines, les tourbières et les marécages, les lacs et les rivières, les côtes et les proches îles. Parmi eux, venant du Tirsidfern, aussi appelé l’Autre Monde, les Kraghuainiens, ces géants aux dons magiques destructeurs, s’étaient imposés en maîtres de ces terres, si bien que l’île portait leur nom : Kraghuaine.
L’arrivée des fiers guerriers keldes, d’où les clans actuels d’Enorhim tirent leurs racines, est datée de plus de mille cinq cents ans avant l’année 1366 par les annales de l’Histoire enorhienne compilées dans des manuscrits richement illustrés et écrits par les moines officiant dans toute l’île.
Les keldes venus du Continent déferlèrent sur Kraghuaine et son île-sœur Ylanthar, guidés par cinq déesses, les Kodwies, qui donneraient chacune leurs noms aux Cinq Grands Royaumes Keldes, les Riochtamor.
L’une d’entre-elle, Enoria, mena les ancêtres des fils des clans à la victoire face aux Kraghuainiens et aux autres Uilebeasts et referma, grâce à sa magie et à l’émeraude Glas, le portail qui permettait à ces créatures inhumaines d’envahir cette contrée depuis le Tirsidfern. Ainsi, en son honneur, l’ancienne Kraghuaine fut renomée Enorhim. Le désir des Kodwies achevé, on n’entendit plus parler d’elles après la conquête kelde et l’unité qui cimentait les Riochtamor, s’estompa avec le temps.
Les Hauts-Rois d’Enorhim, ou Ardri, se succédèrent et, au fil des générations, perdirent leur pouvoir, leur influence et leur autorité sur les clans enorhiens descendants pour la plupart des héros de la Conquête de l’île. Il arriva un temps que les chroniques ont du mal à estimer où le Ardri d’Enorhim n’était qu’un titre honorifique dont le pouvoir ne dépassait pas les terres aux alentours de Cori et dont la charge consistait principalement à conserver le joyau Glas à l’abri des envies cupides des plus malhonnêtes. Et tandis qu’à l’autre bout du monde l’Archange et l’Unique se révélaient enfin aux yeux de tous, sur l’île verdoyante d’Enorhim, les druides et les bardes avaient du mal à conserver l’unité de la société tout entière qui se divisa en quatre royaumes provinciaux : le Laghan à l’Est, le Mhumain au Sud, le Keldtacht à l’Ouest, et le Tirlad au Nord.
L’île et ses populations se refermèrent sur elles-mêmes et vécurent au sein d’un climat politique tendu entre les différents clans tandis que, quelques années après la Venue de l’Archange, l’île voisine d’ Ylanthar voyait la Ardri d’Alegdrish se retrouver seule face aux tentatives d’invasion des Belloriens du Continent. Les royaumes keldes frontaliers se replièrent eux-aussi sur eux-mêmes mais leur société perdura.
C’est par le biais de cette invasion au Sud Est d’Ylanthar et par le sang qui fut versé que la sagesse de l’Unique et de l’Archange commença à se répandre dans les sociétés keldes. Par la suite, c’est par la parole et la dévotion des prêtres et des moines missionnaires que cette nouvelle religion, l’Archangéisme, finira par remplacer les druides et leurs anciennes croyances.
Sur Enorhim, qui se trouvait à peine évoquée par les plus grands cartographes et historiens de l’époque, ce sont les moines qui se risquèrent à convertir les chefs de clans et leurs familles. Mais, pendant cinq siècles, l’Archangéisme en Enorhim se limita à quelques monastères isolés sur la côte Est qui ne trouvaient le repos qu’en rendant service aux clans limitrophes prêts à les raser à la moindre incartade.

Bigyo'

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